La cabine du septième vie

voyance olivier

Le soleil s’écrasait sur les perles blanches brûlantes du désert mexicain. Le vent soulevait des nuages de poussière qui s’écrasaient touchant à la carcasse rouillée d’une ancienne cabine téléphonique. Posée seule au terme d’une voie oubliée, elle ne figurait sur aucune carte officielle. Pourtant, tout dimanche à midi, une sonnerie brisait le vacarme. La épigraphe locale parlait d’un partie hanté, d’une présence indisctinct proposant des symboles là d’un ailleurs. Mais pour certaines personnes, cette anomalie était une énigme à démêler. Parmi eux, un journaliste venu de la essentielle s’était revêtu en portrait de regarder la certitude. Il n’était pas intéressé par les mythes ou les histoires de spectres, mais par ce qu’il appelait une faille dans la sagesse du entourage. Il arriva à la cabine lors gracieux où l’aiguille du cadran solaire marquait midi. Le téléphone sonna une exclusive fois, un son de métal, étouffé par le vent. Il décrocha sans réfléchir. Une voix, monocorde, énonça une phrase brève, incompréhensible au primitif abord, mais qui le laissa figé. La voyance par téléphone qu’il venait de recevoir ne ressemblait pas à une information quelconque. Elle visait des attributs de précis, enfoui au plus profond de lui. C’était un conte avec lequel il ignorait encore l’existence. Il rentra en cité et consulta les inestimables archives symbolisant la cabine. Les articles immémoriaux, les coupures oubliées, tous pratiquaient gent de prévisions fatales, généreusement livrées le dimanche, incomparablement légitimes. Des accidents, des incendies, des départs précipités. La cabine ne se trompait jamais. Plus il enquêtait, plus la information de voyance prenait une forme étrange. Il ne s’agissait pas d’un union ancestral, ni d’un coutume chamanique. Le téléphone ne parlait pas d’un destinée lointain, mais d’un moment pressant, intime, couramment douloureux. La prédiction qu’il avait reçue ce jour-là n’avait encore aucune sorte de significations, mais elle résonnait en lui notamment une énigme familière. Il se rendit compte que cette cabine ne servait pas à aviser. Elle servait à surexhausser. Et que la voyance par téléphone qu’elle délivrait n'était par contre pas une contagion venue d’ailleurs, mais un rayon. Celui d’une réalité qu’on refuse d'apprécier jusqu’à ce qu’on soit prêt à l'entendre.

Le désert s’étendait de la même façon qu'un drap minéral, lisse et silencieux, par-dessous un ciel sans nuages. Le journaliste voyance olivier retourna près de la cabine au lever du jour, nonobstant l’absence de sonnerie prévue. Il s’installa à l’ombre de la carcasse métallisé, observant les petits détails rouillés, les fils dénudés, les inscriptions à souffrance existants. Il cherchait dans l'épreuve inerte un indice, une faille, une réponse à la voyance par téléphone avec lequel il avait vécu la abruptement. La phrase transmise restait ancrée dans ses chakras, comme par exemple une énigme non résolue. Il avait tenté de la reconstituer par courrier électronique, mais tout tentative aboutissait à une formulation doucement différente. Le sens semblait se marauder, comme si la cabine parlait dans une langue malléable, simple à celle qui l’écoutait. Il relut ses annotations des expériences précédentes, retrouvant un incident ancestral qu’il avait couvert pour un journal régional. Une disparition dans la même plage géographique, une famille marquée par le silence, un adolescent jamais retrouvé. En recoupant les saisons, il s'aperçut qu’il avait déjà traversé cette région des anciens temps, sans jamais se souvenir être passé riverain de la cabine. La voyance que la cabine délivrait n’était à ce moment-là pas un fatum. Elle s’adressait à celle qui avaient, consciemment ou non, laissé après eux un fragment d’eux-mêmes. Il consulta les archives locales et découvrit une image vieille, en obscur et blanc, où une formes se tenait en particulier là où il avait subsisté. Le reproduction datait de l’année 1969. La cabine y était déjà représentée. Immobile. Identique. Le faciès de l’homme sur la photographie était imprécis, effacé par les siècles ou par le souhait de l’image elle-même. Mais quelque chose dans sa attitude, dans la méthode avec laquelle il tenait le combiné, lui sembla idée. Il ressentit dès lors une impression glaçante : il n’était par contre pas le primitif à assembler la réalité. Il n’était peut-être pas même un froid pour ce situation. La voyance par téléphone que la cabine lui avait proposée ne parlait non seulement d’un avenir abîmer. Elle lui révélait un oubli. Un oubli volontaire. Et n'importe quel mot prononcé par la voix était une tentative de lui apporter retrouver ce qu’il avait choisi d’enterrer.

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